Intervention de Pascale Bonniel Chalier

mercredi 15 janvier 2014

Nous le savons tous : l’objectif du plan climat concernant le volet Habitat est ambitieux, avec 160 000 logements à rénover aux normes BBC. Mais il est en même temps indispensable, tant dans un objectif écologique de réduction des émissions de GES que sur le plan social pour réduire la facture des charges pour les ménages.

Depuis 2008, notre groupe demande que ce dossier soit une priorité du mandat. Un crédit de 10 Mns d’€ a été annoncé pour réhabiliter 3200 logements en phase d’expérimentation. Or, en 2013, 2,8 Mns d€ ont été dépensés pour 876 logements (271 dans le parc privé et 605 dans le parc social).

Si nous nous réjouissons du lancement du dispositif enfin ! , nous qui sommes plutôt pour le ralentissement dans bien des domaines !, nous pensons qu’il faut mettre la pédale sur l’accélérateur.

Les objectifs annoncés pour 2014 seraient triplés en termes de nombre de logements et donc de budget dédiés. Bien, mais nous considérons que cette politique n’a pas disposée de tous les moyens humains nécessaires à son ambition depuis le début de ce mandat et nous militons pour qu’une équipe renforcée soit dédiée à la promotion de ce dispositif. Il faut passer de la phase expérimentale à une phase plus offensive si l’on veut atteindre l’objectif de 160 000 logements. Au rythme proposé en 2014, il faudra 70 ans pour atteindre les objectifs de 160 000 logements ! C’est un peu long ! et surtout cela va à l’encontre de l’objectif européen 3 X 20 en 2020 ; je les rappelle : 20% d’énergies renouvelables, 20% de baisse des émissions de GES, 20% d’énergies renouvelables.

Saluons le rôle que l’Agence locale de l’énergie joue à la demande conjointe du Ministère du logement et du Grand Lyon pour aider les particuliers au montage financier de ces rénovations thermiques ; cela nous permettra de rattraper notre retard, nous l’espérons. Nous mesurons bien, comme nous le rappelle souvent le Vice-Président Olivier Brachet, combien ce type de décisions est difficile à prendre pour des co-propriétaires, notamment ceux qui ne « roulent pas sur l’or ». Sans doute, faut-il aller plus loin en matière d’accompagnement en ingénierie financière pour les particuliers et peut-être dans certains cas, augmenter les primes pour être plus incitatif. Ce ne serait pas de l’argent mal placé. Il faudrait aussi mieux solliciter encore les bailleurs sociaux qui se prêtent volontiers à cette politique comme le montre les prévisions 2014.

En bref, nous voterons ce dossier en regrettant que contrairement à d’autres grands projets inutiles dans l’agglomération, cette politique n’ait pas disposée de tous les moyens nécessaires à un décollage plus rapide.