Enquête publique PDU – Contribution des élus EELV de Vénissieux
Juin 2017
Nous saluons l’énorme travail fourni par l’Autorité Organisatrice des Transports afin d’élaborer ce PDU sur ce périmètre si large et complexe. Nous avons tout de même des remarques visant à améliorer ce PDU dans l’intérêt général.
I. Actions générales
1- Infrastructures routières
Nous tenons à rappeler notre opposition à la création de nouvelles autoroutes et voies rapides urbaines (Anneau des Sciences, A45), qui sont pour nous des projets inutiles et nuisibles, allant à l’encontre des enjeux écologiques et économiques actuels, ainsi que des objectifs de réduction des pollutions atmosphériques et sonores affichées dans le Plan de Protection de l’Atmosphère.
Nous sommes en revanche surpris que ce PDU ne donne aucune information précise concernant le prolongement du Boulevard Urbain Est vers le Boulevard Urbain Sud alors même que des études ont déjà été menées pour le franchissement de la voie ferrée Lyon Grenoble.
Par ailleurs, ce PDU n’évoque pas les moyens spécifiques à mettre en œuvre, dans le domaine des modes alternatifs, pour limiter le report de trafic vers l’Est suite au déclassement A6-A7.
Enfin, nous regrettons que la question des limitations de vitesse en ville ne soit pas clairement posée dans ce PDU. Nous appelons de nos vœux un concept Ville 30 se déclinant comme suit : voies de quartier à 30 km/h, axes structurants à 50 km/h et voies pénétrantes et périphériques à 70 km/h. Cette conception permettrait une réduction des accidents mais aussi de la circulation automobile en cœur de ville pour le rendre plus agréable à vivre (cadre de vie, qualité de l’air…)
2- Automobile
Nous prenons acte de la volonté de diminuer le trafic automobile et plus particulièrement l’autosolisme. En effet, faire rouler une tonne de métal pour déplacer 70 kg constitue une aberration énergétique, en particulier dans un secteur aussi bien maillé en réseau cyclable et transports en commun. Conscients que le vélo et les transports en commun ne sont pas adaptés à toutes les situations et destinations, nous souhaitons que soient développées et renforcées de véritables solutions en matière de covoiturage (point de ralliement, plateforme de mise en contact…) et d’autopartage (promotion de la mutualisation de véhicules entre particuliers…)
En matière d’automobile, nous appelons également de nos vœux la réduction de la part des véhicules diesel, en commençant par les flottes des collectivités.
Nous alertons sur l’écueil du véhicule électrique. Nombreux sont ceux qui plébiscitent le remplacement des véhicules diesel par des véhicules électriques (avec une aide financière à l’achat). Nous rappelons que la production des batteries comme l’alimentation électrique (principalement nucléaire) sont loin d’être neutres sur le plan environnemental. En outre, cette « solution » ne traite pas le problème des flux automobiles (bouchons, stationnement sauvage, infrastructures coûteuses et rarement intégrées dans le paysage…)
3- Modes doux
Avant toute chose, nous déplorons que le dégagement des trottoirs, indispensable à la circulation des Personnes à Mobilité Réduite, mais aussi des personnes âgée ou avec poussette, ne soit pas mentionné dans l’annexe Accessibilité.
Ensuite, nous rappelons que le vélo, mais aussi la trottinette, le roller, etc. sont des modes de déplacement à part entière et pas seulement des loisirs. En effet, ces modes de déplacement fonctionnant à la force humaine (énergie la plus propre et la plus économique) sont des facteurs d’économies (d’énergie et d’argent), de santé (lutte contre la sédentarité, diminution des accidents et de leur gravité), d’autonomie (pouvoir d’agir, diminution de la dépendance au carburant, aux infrastructures, extension du périmètre de déplacement des plus démunis…) et de lien social.
Nous nous réjouissons de l’ambition de ce PDU en termes de part modale vélo. Nous attirons l’attention sur la nécessité de poursuivre les aménagements en intégrant les nouveaux usages dont le transport de marchandises et de personnes. À ce titre, nous demandons la création de voies rapides, l’élargissement des couloirs de bus ouverts aux vélos et des pistes sur les axes très fréquentés, la mise en accessibilité vélo et le stationnement sécurisé au niveau des établissements scolaires, le stationnement sécurisé vélo (stations-clés des TCL, gares SNCF, domaine public métropolitain…) Nous demandons également que tous les parkings payants de la métropole proposent des places sécurisées pour les vélos.
Nous regrettons l’absence de mention de l’extension de l’offre de vélos en libre service à la 1ère couronne, ainsi que d’une offre de location Vélo Longue Durée. Le logement collectif est largement représenté sur les communes de 1ère couronne. Or cela pose des problèmes de stationnement vélo au niveau des logements, souvent difficilement surmontables. L’offre de vélos en libre-service apporterait alors une véritable solution, comme sur Lyon et Villeurbanne, et serait un formidable outil de développement de la pratique du vélo au-delà du centre de la métropole.
Nous regrettons également qu’il ne soit pas fait mention de la possibilité de cadencer les feux tricolores sur des vitesses avoisinant 30km/h. Pourtant cela aurait pour effet d’apaiser la circulation tout en limitant les arrêts aux feux pour les vélos. Il n’est d’ailleurs pas plus fait mention de la possibilité de donner par défaut la priorité à l’appel mode doux (piéton ou vélo) dans les cycles de feu. Or cela rendrait le déplacement mode doux plus performant et plus sûr.
Enfin nous regrettons que ne soit pas envisagée la possibilité de transport des vélos dans les transports collectifs ; or c’est un point crucial pour la multimodalité mais aussi la promotion du vélo (en facilitant le retour en cas de panne ou d’intempéries). Et malgré sa volonté de promotion de l’usage du vélo, ce PDU ne remet pas en cause les interruptions d’aménagements cyclables au droit des arrêts de bus.
4- Transports en commun
Nous nous réjouissons du développement des liaisons fortes en transports collectifs, de la poursuite du désenclavement des quartiers en politique de la ville, de la volonté d’amélioration du franchissement des multiples coupures (voies ferrées, autoroutes, fleuves…) et de l’accessibilité multimodale.
Néanmoins, force est de constater que le transport ferré et le transport par câble sont les grands absents de ce PDU. Or à l’échelle de la métropole, ce type de transport est essentiel pour assurer une connexion sûre, directe et rapide entre les communes. Face aux enjeux actuels en matière de transport (enjeux climatique, économique et de cadre de vie), il est difficilement compréhensible qu’un réseau express ferroviaire ne soit pas à l’étude. De même, nous demandons que l’alternative du transport par câble soit mis à l’étude dans le projet de métro entre Lyon et Tassin-la-Demi-Lune (pour un budget de 800 millions d’euros).
Nous estimons également que ce PDU n’aborde pas suffisamment le sujet de l’exploitation des transports en commun (fréquences, horaires des modes lourds en week-end, confort d’attente des arrêts pourtant bénéfique à la fois aux Personnes à Mobilité Réduite et aux personnes âgées, etc.).
Concernant les aménagements, nous nous réjouissons de voir qu’il est envisagé de créer des voies réservées aux transports en commun sur certains axes autoroutiers afin de rendre ces derniers plus performants et favoriser ainsi cette alternative à l’usage de la voiture. Or nous sommes surpris que cela ne soit nullement envisagé sur le boulevard périphérique alors que cela aurait en outre l’avantage de renforcer le maillage du réseau de transports en commun.
Concernant le projet de ligne A8, il nous semble important que cette ligne soit prolongée jusque Gerland-Debourg. Cette ligne reliant les communes de la 1ère couronne seraient optimisée si elle était également connectée directement à Lyon (et les lignes T1 et T6).
Enfin, nous souhaiterions qu’au-delà du stationnement des cars sur l’agglomération, soit aussi étudiée la question de leur possibilité de rabattement sur des Points d’Entrée Multimodaux pour leur éviter de pénétrer dans la Ville (jusqu’au quartier Part-Dieu par exemple).
II. Actions du secteur Est
1- Vénissieux porte d’entrée d’agglomération
Nous ne comprenons pas pourquoi la création d’un nouveau Point d’Entrée Multimodal au sud de l’agglomération est envisagée seulement comme perspective (il ne fait d’ailleurs pas partie des « PEM à étudier » mentionnés sur la carte du secteur Est). Or ce point devrait être créé à moyen terme et non à long terme. D’une part parce que ce point d’entrée sud fait partie des orientations du SCOT, d’autre part parce que Vénissieux est confirmé comme porte d’entrée de l’agglomération. Or le parc-relais de la gare de Vénissieux est largement saturé (25% de véhicules ne trouvent pas de place à ce jour) et sans perspective d’agrandissement (mais plutôt d’aggravation en raison de l’urbanisation du quartier).
En cas de création de ce PEM, nous attirons la vigilance du Sytral sur la performance de la liaison TC vers la station de métro gare de Vénissieux pour garantir l’utilisation effective de ce PEM. Nous rappelons que le parc-relais du terminus sud de la ligne T4 est actuellement inutilisé par les usagers probablement parce qu’il faut au minimum entre 17 et 25 minutes pour rejoindre la gare de Vénissieux (contre quelques minutes en voiture).
Dans tous les cas, face aux problèmes actuels de saturation du stationnement au niveau des PEM existants sur Vénissieux (gare et Parilly), nous exigeons que les possibilités de rabattement en transports collectifs vers ces PEM soient renforcées afin de proposer de véritables alternatives à l’usage de la voiture.
2- Modes doux
Nous soulignons l’absence d’axe structurant cyclable connectant Vénissieux et Saint-Fons. Nous rappelons que le vélo est un mode de déplacement à part entière et qu’à ce titre, les liaisons entre communes sont essentielles.
Nous ne pouvons que nous satisfaire de l’avancement du réseau cyclable vénissian ainsi que de l’installation d’arceaux sur le domaine public. En revanche, le stationnement sécurisé reste très confidentiel. Or ce dernier, et plus particulièrement pour le stationnement pendulaire, est essentiel pour favoriser l’usage du vélo. À ce titre, nous regrettons que seuls les itinéraires cyclables soient mentionnés comme vecteurs de rabattement vers les Points d’Entrée Multimodaux (p189) et qu’il ne soit pas prévu de stationnements vélo sécurisés sur les PEM de Vénissieux, et ce malgré la saturation de leur parc relais.
Concernant les franchissements modes doux du périphérique, essentiels pour les déplacements entre Lyon et Vénissieux, nous sommes très surpris que la priorité soit donnée au franchissement route de Vienne, axe drainant plutôt la ville de Saint Fons, qu’il n’est pas prévu d’ailleurs de connecter à Vénissieux sur le plan cyclable (cf. ci-dessus). Sauf à concevoir que les usagers du vélo sur Vénissieux n’ont pas à se rendre sur Lyon, il est essentiel que le boulevard Joliot Curie soit également classé comme prioritaire. À noter que le projet de passerelle mode doux entre la place Grandclément et l’avenue Viviani ne peut en aucun cas constituer un axe structurant de franchissement en raison de son caractère indirect (diagonal) et excentré.
Nous constatons que le réseau structurant cyclable du plateau des Minguettes n’est quasiment pas interconnecté : aucune connexion avec la ville voisine de Saint Fons et une seule connexion avec le reste du réseau structurant de la ville (à l’extrémité sud). Or nous rappelons que les interconnexions sont essentielles à la bonne circulation des vélos, et nous soulignons que ce mode de déplacement est précieux pour des habitants qui peuvent ne pas avoir les moyens d’acheter un véhicule motorisé. (cf. Axe 6 fiche-action 6.2 action 4)
3- Transformation du périphérique
Nous sommes surpris de constater que la limitation de la vitesse sur le boulevard périphérique est indiquée comme à étudier d’ici 2030. Cette mesure, d’ailleurs inscrite au Plan de Protection de l’Atmosphère, constitue pourtant une urgence pour fluidifier la circulation, tout en limitant les reports de trafic suite au déclassement de l’A6-A7 et la pollution induite par le trafic automobile dans ce secteur où la densité de logement va croissant. En outre, il y a une incohérence pour un véhicule circulant sur le périphérique à 90 km/h et qui se retrouve limité à 70 km/h lorsqu’il rejoint l’autoroute A43 en direction de Grenoble. Nous demandons que cette mesure soit avancée à 2020.
Le groupe municipal EELV de Vénissieux
Gilles ROUSTAN
Georges BOTTEX
Sandrine PERRIER