Nous sommes attachés à ce que les orientations budgétaires se concentrent sur la construction de la « ville de demain ». Ce qui implique la préparation d’un budget climato-compatible qui réduit les pollutions d’aujourd’hui, un budget résilient qui rattrape les dégâts d’hier, causés tant par les pollutions industrielles que par un urbanisme qui pensait la ville autour du « tout voiture ». Attachés enfin à un budget qui travaille à rendre notre métropole inclusive, à réduire les discriminations et donc à renforcer l’égalité des territoires.
Nous partageons la volonté d’un fonctionnement sobre de notre collectivité mais aussi d’exigence d’efficience des services rendus. En ce sens l’objectif de 0% d’augmentation de la masse salariale devra être discuté.
Car il y a nécessité de réagir à l’insuffisance de personnel dans le secteur social, personnels dont la charge de travail augmente. Investir dans le fonctionnement c’est-à-dire dans la part dévolue à l’accompagnement des personnes, dans le but de maintenir et améliorer le service rendu, nous semble indispensable.
Nous souhaitons connaître les évolutions en cours pour réduire le non-recours aux droits, car c’est un indicateur pertinent de l’efficience de l’activité.
Si l’investissement dans la rénovation thermique du parc social et privé participe au cycle vertueux de la résilience du territoire, un plan de rénovation énergétique spécifique des collèges de la Métropole, avec un fléchage dans la PPI, doit être mis en œuvre.
Je reprends une demande récurrente de notre groupe, celle de se doter d’indicateurs extra-financiers. En effet, il faut pouvoir aller au-delà d’une lecture purement financière, afin de mieux évaluer nos politiques publiques sous l’angle de leurs impacts sociaux, économiques et environnementaux et donc de leur effet sur le bien-être des personnes.
Ainsi nos dépenses de fonctionnement et d’investissement doivent être interrogées au regard de quatre axes stratégiques.
Pour chaque dépense (ou chaque bloc de dépense), on regarde en quoi elle contribue à l’emploi, à la transition écologique, en quoi elle réduit les inégalités, en quoi elle permet de soutenir les initiatives citoyennes et culturelles.
La Métropole de Lyon gagnerait à intégrer davantage ces évolutions dans sa réflexion budgétaire.
Nos dépenses ne sont pas des poids mais des leviers en matière sociale et environnementale, des investissements pour l’avenir.
Quelques mots sur la gestion de la dette. Les emprunts toxiques contractés par l’ex conseil Général du Rhône sont derrière nous. Les effets en ont été réduits, mais les banksters s’en sont comme toujours très bien sortis, au détriment des simples citoyens et des collectivités.
Demeure un point de vigilance : notre collectivité se doit d’être exemplaire avec ses partenaires bancaires et financiers dans l’exigence de transparence et d’éthique par rapport aux paradis fiscaux. Nous souhaiterions qu’un point à ce sujet soit présenté chaque année en comité budgétaire.
Enfin si ce document va dans le bon sens, nous souhaitons sortir des logiques d’économies de court terme, raisonner plus encore en coût global, afin de construire, ici, pas à pas un nouveau modèle démocratique, écologique et solidaire pour une Métropole apaisée, respirable, sobre et garante de la cohésion sociale.
Conseil de la Métropole du 12 décembre 2016
Intervention de Pierre Hémon
N° 2016-1634 Débat d’orientations budgétaires 2017 – Tous budgets –