Conseil Métropole / Requalification A6-A7 / Pierre Hémon

Conseil de la Métropole du 16 mars 2018

Intervention de Pierre Hémon

N° 2018-2598 – Dardilly, Limonest, Champagne au Mont d’Or, Ecully, Tassin la Demi Lune, Lyon, La Mulatière, Oullins, Pierre Bénite, Irigny – Requalification A6-A7 – Horizon 2020 entre Limonest et Pierre Bénite – Ouverture et modalités de la concertation préalable

M. le Président, cher-e-s collègues,

Les écologistes aimeraient bien sûr que les aménagements liés à ce déclassement soient faits plus vite, mais le départ de la concertation est donné et c’est tant mieux.

Car les enjeux de ce déclassement et du phasage des travaux d’aménagement sont importants.

Le premier, qui renvoie à l’objectif central du Plan de Déplacements Urbains que nous avons récemment validé : diminuer le nombre de déplacements en particulier les déplacements seuls dans sa voiture personnelle, encore appelé « autosolisme ». Il ne s’agit pas d’interdire de se déplacer, mais d’optimiser la mobilité de tous.

La voiture devient et doit devenir un service, un service partagé et non plus (ou de moins en moins) une PPI : Propriété Personnelle Individuelle.

Et le déclassement de l’A6-A7 participe de cet objectif puisqu’il développe une voie réservée au covoiturage et aménage la bande d’arrêt d’urgence en voie réservée « bus express ».

Nous regrettons que ne puissent se réaliser aussi vite sur la partie nord les aménagements cyclables nécessaires, mais nous comptons sur la mobilisation des communes (Dardilly, Tassin, Ecully…) pour accélérer le maillage cyclable de leur territoire.

Et puis deux challenges se posent à nous :

  • Le premier est de ne pas reporter sur l’est de l’agglomération la part du trafic « retiré». Cela implique de travailler également à favoriser l’écomobilité dans l’est. C’est bien l’objet des études que va mener le Sytral pour développer au mieux les transports en commun dans ce « cadran est ». C’est bien aussi le sens de l’expérimentation de covoiturage dynamique dans ce secteur.
  • Le second challenge c’est celui qui veut qu’on puisse se passer de l’Anneau des Sciences ! Et c’est ici puissamment démontré. En effet en 2025 nous serons passés de 115 000 véhicules/jour à 80 000. Et donc l’objectif pour les cinq années qui suivront est de réduire encore de 30 000 véhicules/jour. Y a-t-il vraiment besoin de mettre deux à trois milliards d’euros dans l’Anneau des Sciences pour faire circuler 30 000 véhicules. Soit entre 200 000 et 300 000 € par véhicule ! Et pour un projet dont on ne dispose toujours pas du bilan carbone attendu.

Nous vous proposons chers collègues d’être réellement ambitieux, en allant dans le sens de ce que nous promouvons dans la contribution de la Métropole à la loi d’orientation des mobilités :

  • Ne nous refusons pas les études complémentaires nécessaires autour de péages urbains différenciés selon les heures de la journée et/ou selon le nombre de passagers ;
  • Envisageons le transport par câble, possible et intéressant en différents endroits ;
  • Développons les solutions originales que sont les tiers lieux, les espaces de coworking qui favorisent le télétravail et réduisent les déplacements contraints ;
  • Mettons en avant notre expertise pour aider les entreprises à mettre en place leurs plans de mobilité ;
  • Continuons à développer les parkings relais dédiés aux voitures et aux vélos ;
  • Négocions avec la SNCF la « sytralisation » de la partie de leurs lignes sur notre territoire. En effet, pourquoi, par exemple,  faudrait-il payer 4€ pour aller en train à Charbonnières alors qu’on devrait pouvoir s’y rendre avec son abonnement TCL ?

Mais enfin ne soyons pas la dernière Métropole d’Europe à croire qu’on règle les problèmes de congestion de voiries en augmentant les voiries !

Nous avons les moyens et l’intelligence partagée de faire autrement, de faire mieux.

Je vous remercie.

 

Seul le prononcé fait foi