Conseil de la Métropole du 4 novembre 2019
Intervention de Gilles Roustan
N° 2019-3832 – Plan de mobilité inter-entreprises de l’est lyonnais – Attribution d’une subvention à la Chambre de commerce et d’industrie Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne (CCIL)
Monsieur le Président, cher-e-s collègues,
Nous voterons cette subvention qui permet à la CCI1 de mettre en œuvre un projet dont le cœur consiste actuellement à la mise en place de hubs de mobilité, c’est-à-dire des espaces sur lesquels seraient mis à disposition des usagers différents modes de déplacements alternatifs : vélos libre-service, autopartage, transports en commun, covoiturage, garages à vélo sécurisés, pourquoi pas « vélopartage » à l’image de l’expérimentation Veljob que nous soutenons avec l’Association des Industriels de la Région de Meyzieu, etc.
L’idée est de proposer un bouquet de solutions pour réaliser les derniers kilomètres, d’expérimenter de nouvelles solutions de mobilités alternatives sur les zones d’activités. Des zones d’activités qui ont été conçues, pensées, pour la voiture. À tel point que dans certaines les ronds-points ne permettent même pas la giration de bus !
Notre financement, aux côtés de financements de groupements d’entreprises, aux côtés d’autres collectivités, de l’ADEME2 et encore de l’Europe dont la participation est de 50%, permettra de mettre en place des projets innovants à destination de territoires en situation de précarité, voire d’urgence, en termes de mobilité alternative. Le projet prévoit ainsi le développement de solutions innovantes à destination notamment des zones d’activités du Parc du Chêne à Bron qui regroupe 250 entreprises et 3000 salarié-e-s ainsi que de Mi-Plaine sur Chassieu et Saint-Priest où 20 000 salarié-e-s travaillent.
Une importante préoccupation doit être pour nous de réussir à déployer une, voire des solutions reproductibles afin d’en faire bénéficier les autres zones d’activités de la Métropole.
Et si un certain nombre d’entreprises jouent le jeu, nous sommes bien obligés de constater que l’immense majorité de celles qui devraient produire un Plan de mobilité, ne le font pas, faute de dispositifs contraignants dans la loi ; ce qui reste tout à fait désolant.
Mais en plus de ce travail qu’il faut amplifier, il faut aussi œuvrer à sortir de ce modèle qui veut que 250 000 personnes pénètrent chaque jour sur le territoire de la Métropole, seules dans leur voiture dans plus de 90% des cas. Faute d’information bien souvent sur les alternatives, faute d’alternatives très souvent. En effet il faudra bien dans les mois et les années à venir faire de gros efforts pour développer ces alternatives déjà citées, pour favoriser la multi-modalité, pour que des lignes de bus à haut niveau de service puissent circuler sur des voies dédiées sur toutes les autoroutes pénétrantes dans notre agglo, pour que des réseaux express vélo sillonnent et structurent notre agglomération.
Et s’il nous faut rompre avec cette vision dépassée de l’attractivité de la Métropole, vision du siècle dernier, il nous appartient d’en diminuer d’ores et déjà les effets négatifs.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi
1 Chambre de commerce et d’industrie
2 Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie