
Conseil de la Métropole du 30 septembre 2019
Intervention de Bertrand Artigny
N° 2019-3786 – Plan métropolitain santé-environnement 2019-2026
Monsieur le Président, cher-e-s collègues,
En complément de l’intervention de Bruno Charles, permettez-moi de revenir rapidement sur la question de la qualité de l’air que nous respirons et tout particulièrement sur la question de la ZFE1.
Mais avant cela, je souhaitais confirmer que les élu-e-s du groupe EELV sont tout à fait en phase avec les attendus rappelés en introduction de ce rapport à savoir que :
- « La santé est un état complet de bien-être physique, mental ET social » ;
- « L’environnement a une influence importante sur notre santé » ;
- Il faut « prendre en considération toutes les sources de pollution ou d’exposition susceptibles de concourir à l’altération de la santé des individus ».
En début de séance, nous avons salué la mémoire du Président Chirac, je ne saurai rappeler que c’est grâce à lui que la Charte de l’environnement et son principe de précaution sont devenus constitutionnels (nous y reviendrons concernant le vœu sur les pesticides).
Mais avant cela, si la question de la qualité de l’air semble être une des préoccupations premières de Mme La Préfète déléguée, force est de constater que les impacts sur la circulation des restrictions lors des pics de pollution de cet été sont décevants : alors que l’on évalue à 65 % le parc automobile au Crit’Air 3 et au-dessus, la baisse de la circulation a été évaluée entre 6% (Métropole de Lyon) et 8 % (Lyon – Villeurbanne), la congestion a diminué de 30 %. Le constat est que nombre de Grands-Lyonnais ont continué à utiliser leur voiture pendant ces pics de pollution.
Les effets sont donc peu significatifs sur la baisse des émissions d’oxydes d’azote, de CO2, de particules fines et ultrafines, de concentration en ozone, etc.
Cela ne laisse rien présager d’encourageant sur la mise en place de la ZFE dans trois mois.
Nous sommes dans une phase pédagogique, depuis février. Mais quelles actions pédagogiques ont été réellement menées ? Pour quels résultats ? Avons-nous des retours de la part des citoyen-ne-s ? À ce jour, combien, parmi les véhicules circulant dans notre Métropole, disposent de la vignette Crit’Air ? Et combien d’automobilistes se sont renseigné-e-s sur la prime à la conversion ? Combien de dérogations ont été demandées ? Quelles mesures de contrôle seront déployées ?
Il est important d’avoir ces retours pour adapter notre stratégie, mais sommes-nous en capacité d’anticiper les stratégies qui seront adoptées par les automobilistes privés ou professionnels ?
Il est nécessaire d’engager une communication de grande ampleur de lutte contre la pollution atmosphérique et d’inscrire nos actions sur le long terme de sorte que les Grands-Lyonnais modifient peu à peu leurs habitudes d’utilisation de leur voiture. La promotion réelle des certificats Crit’Air dans plusieurs magazines locaux ou sur les panneaux Decaux comme l’a suggéré une association écologiste pourrait être envisagée.
Et rappelons que ce sont les familles précaires qui subissent le plus les effets de la pollution, celles qui habitent à proximité des grands axes de circulation.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi
1 Zone à faibles émissions