Commission générale de la Métropole / PCAET / Bertrand Artigny

Commission générale du 18 mars 2019

Intervention de Bertrand Artigny

Plan climat-air-énergie territorial (PCAET)

Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

 

Tout d’abord, permettez-moi de remercier notre collègue Bruno Charles et les services de la Métropole pour la qualité de cette présentation qui souligne les enjeux importants auxquels nous sommes confrontés et donne la mesure de la complexité de la tâche qui nous incombe.

Ce débat intervient après le succès de la manifestation de ce week-end pour le climat : j’espère que les messages qui y ont été délivrés ont bien été entendus et appréciés par l’ensemble des responsables politiques que nous sommes et que chacune et chacun d’entre nous sera pleinement engagé dans cette démarche pour la qualité de vie des générations futures, celles de nos enfants et de nos petits-enfants. Et que nous saurons collectivement rompre avec des pratiques et des projets qui vont à l’encontre de la sauvegarde du climat.

Comme nous avons pu l’entendre, ce Plan climat qui propose des solutions écologiques autant que solidaires nécessite une approche globale, voire systémique, de nos modes de consommation, de nos habitats et bien entendu de nos mobilités.

C’est sur ce dernier point que je voudrais attirer votre attention, cher-e-s collèges. En effet, comment peut-on avoir une cohérence entre la mise en place de ce Plan climat et la promotion de la construction d’une autoroute inter-urbaine, vous l’avez compris je parle de l’Anneau des Sciences.

Ce projet correspond à une vision du passé qui veut que l’aménagement du territoire soit pensé pour et par la voiture. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dans cette assemblée, au-delà des conséquences environnementales que cela occasionne sur la qualité de l’air, n’en déplaise à certain-e-s, la construction de voies rapides n’a jamais réglé sur le long terme les problèmes de circulation. Ce n’est qu’une fuite en avant qui enferme année après année nos concitoyen-ne-s dans des mécanismes infernaux de modes de vie dépendant fortement du coût de l’essence et du diesel. Alors qu’il faut investir encore plus dans le développement des transports en commun, des alternatives à la voiture individuelle, dans les aides à l’abandon des véhicules diesels pour les particuliers les plus modestes. Ceci nous permet de faire le lien avec le Plan Oxygène qui n’est pas au niveau requis par les enjeux que veut relever ce Plan climat qui comprend un volet air.

Mais la construction d’infrastructures telles que l’Anneau des Sciences favorise aussi malheureusement une gentrification, que justement nous voulons combattre pour rééquilibrer socialement nos territoires. À ce titre, qu’on le veuille ou non, l’étalement urbain se fait au détriment de la préservation des terres agricoles dont nous avons besoin pour engager des circuits courts d’alimentation.

Pour mener à bien ce Plan climat, il nous faut donc une politique systémique et harmonieuse de l’aménagement du territoire, autour d’espaces économiques, culturels et sociaux qui ne soient pas concentrés sur les villes-centres et qui sortent de la logique du tout autoroute.

Il nous faut aussi une politique ambitieuse de co-construction des objectifs avec les citoyen-ne-s et les associations et accepter de revoir ensemble notre copie.

 

Merci de votre attention.

 

Seul le prononcé fait foi