Conseil Municipal du 15 octobre 2018 – Rapport n°1 : Avis sur les orientations du Règlement Local de Publicité
Mme le Maire, chers collègues, Mesdames, Messieurs,
Nous devons nous prononcer ce soir sur les orientations du futur Règlement Local de Publicité qui s’appliquera bientôt sur le territoire de la métropole.
Respecter la réglementation en vigueur, c’est une évidence.
Affirmer l’objectif de qualité urbaine et paysagère est plus que nécessaire tant les affichages publicitaires et certaines enseignes défigurent le paysage, même en ville. Sur ce point, nous demandons que le RLP ne soit jamais plus permissif que ne le sont les territoires qui, comme Vénissieux, ont déjà fait un effort de réduction de la publicité.
Limiter l’impact visuel de la publicité est primordial, non seulement pour des raisons esthétiques mais aussi cognitives. D’une part, ces informations visuelles, même ponctuelles, surchargent nos esprits déjà bien occupés. C’est inconfortable, voire dangereux quand c’est l’attention des conducteurs que l’on détourne. D’autre part, comme l’ont démontré les scientifiques, notre esprit est la proie de ces messages publicitaires, quand bien même on cherche à les éviter. À ce titre, la distance minimale entre 2 panneaux devra tenir compte de tous les panneaux publicitaires, y compris ceux du domaine privé ou des abribus, sans quoi l’objectif de dé-densification sera fictif.
Rechercher l’intégration qualitative des enseignes nous paraît intéressant pour améliorer le rapport information / matraquage et embellir nos territoires, en particulier nos centres-villes qui souffrent tous de désaffection.
S’engager, on précise là « fortement », dans la préservation du patrimoine urbain et paysager.
On ne peut que se réjouir de donner le droit à tout un chacun d’admirer un paysage urbain ou naturel sans que l’œil et le cerveau ne se heurtent à une enseigne lumineuse, un panneau ou une monstrueuse bâche publicitaires.
En revanche, nous sommes déçus par les 2 dernières orientations.
Concernant les dispositifs lumineux, on peut admettre que des enseignes soient allumées pendant ses heures d’ouverture. En revanche, à l’heure où nous devons, plus que jamais dans l’histoire de l’humanité, consommer l’énergie avec parcimonie, il est totalement aberrant de l’utiliser pour éclairer une publicité.
Quant à la publicité numérique, c’est purement une gabegie. Hyperconsommateurs d’attention, d’énergie et de matières premières, dont des métaux rares, ces dispositifs doivent purement et simplement être interdits si on veut défendre l’intérêt général et pas seulement celui de quelques grands groupes financiers. À l’heure où l’on prend conscience de l’impact néfaste des écrans, en particulier sur les plus petits mais pas seulement, la puissance publique se doit de protéger les populations et non accepter une exposition à laquelle personne ne pourra échapper.
Enfin, en ce qui concerne les espaces singuliers, la question des axes routiers comme le boulevard périphérique se pose entièrement.
Pourquoi enlaidir le paysage avec des enseignes juchées sur les immeubles et visibles à des kilomètres ? Est-il bien raisonnable de détourner l’attention des conducteurs sur un axe aussi circulant ? Tout cela parce qu’ils sont nombreux et constituent une cible rentable ?
Malgré ses ambitions, ce RLP n’est pas à la hauteur des enjeux actuels.
La publicité a envahi nos vies. Essayez de l’éviter pendant une journée… c’est impossible ! À tel point que certains la considère comme un acquis. Pourtant, il ne faut pas oublier que c’est un facteur de pollution visuelle et de surconsommation, donc d’épuisement des ressources naturelles, mais aussi des ressources des ménages. Elle sert essentiellement de grands groupes et des enseignes de « consommation irresponsable ». Les maigres subsides que touchent certaines communes ne compenseront jamais ses conséquences néfastes sur les plans social, environnemental et même économique, pour le commerce local écrasé par les grandes enseignes.
Nous, élus écologistes, demandons que ce RLP réduise bien plus drastiquement la publicité dans l’espace public pour le bien-être du plus grand nombre et la survie de la planète. C’est pourquoi, nous voterons l’abstention.
Merci de votre attention.
Le groupe municipal EÉLV de Vénissieux
Gilles ROUSTAN
Georges BOTTEX
Sandrine PERRIER
NB : seul le prononcé fait foi